Autoroute de l’Avenir : épilogue d’un long bras de fer

24 - Décembre - 2021

DECRYPT24 - Finalement l’Etat du Sénégal, comme annoncé lors de la dernière réunion du Conseil des ministres, obtient la révision de la convention qui la lie à la Société Eiffage de la Concession de l’Autoroute de l’Avenir (SECAA).
Une révision qui se traduit par : l’entrée de l’Etat du Sénégal dans le capital de SECAA à hauteur de 25% ; la réévaluation de la redevance domaniale annuelle représentant 2% du chiffre d’affaires annuel de la SECAA, avec un minimum de 800 millions de FCFA par an au lieu de 1000 FCFA par an dans le contrat précédent ; le réajustement des clauses et échéances de partage des fruits de la concession ; le gel de l’indexation des tarifs sur l’inflation pendant cinq (05) ans et la réalisation de l’éclairage par le titulaire sur tout le linéaire de la section courante et au niveau des diffuseurs.


Si tout cela est possible, c’est parce qu’il existe une clause de rendez-vous dans le contrat entre les deux parties et ladite clause est arrivée à expiration.

La partie française va difficilement avaler la pilule amère, dans ce qui apparait comme l’épilogue d’un long bras de fer.


Senac a, par le passé, fait montre de gourmandise. Rien que pour le retard dans l’ouverture de l’Aéroport Blaise Diagne, l’entreprise a réclamé au gouvernement sénégalais une compensation de 8 milliards de francs pour le manque à gagner.


Dans une mémorable publication, le journal « Le Quotidien » indique que lorsqu’il a été informé de cette revendication, le président de la République, Macky Sall, a difficilement maîtrisé sa colère.


Le 11 juin 2018, en conseil des ministres, Macky Sall engage le gouvernement à prendre toutes les mesures idoines pour la renégociation de la concession et des tarifs sur l’Autoroute à péage Patte d’Oie-AIBD.


Une proposition qui a courroucé les Français. Pour rappel, invité de l’édition du « Grand Jury » de la Rfm, dimanche 9 février 2020, Philippe Lalliot, l’ambassadeur de la République française au Sénégal, a fait des commentaires empreints de condescendance sur le contrat de concession de l’Autoroute à péage, appuyant la position du Directeur général de Senac Sa, Xavier Idier, qui, dans une sortie en janvier 2020, excluait toute option de renégociation sur le contrat signé avec le gouvernement sénégalais.


Le mercredi 12 février 2020, le ministre sénégalais des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement, dans une lettre adressée à Jean-Baptiste Jebbari, Secrétaire d’Etat chargé des Transports de la République française, avait jugé utile de remettre l’ambassadeur Lalliot et le patron de Senac S.a à leur place.
En mai 2018 déjà, le prédécesseur de Philippe Lalliot, le très actif Christophe Bigot enfilait une robe d’avocat pour dire qu’Eiffage ne tirait aucun profit des tarifs jugés excessivement cher de l’infrastructure autoroutière. « Eiffage est un grand groupe qui a pris un risque en investissant et faisant construire cette autoroute. Le trafic aurait pu ne pas être à la hauteur de ce qui était escompté. D’ailleurs sur le volet camions, il y a beaucoup moins de camions que ce qui était escompté. Aujourd’hui, tout ce que je sais c’est que pour l’instant, il n’en a tiré aucun dividende », soutenait Bigot, à la rescousse de Eiffage.


Pourtant, contrairement aux allégations de l’ambassadeur Bigot, Eiffage a été bien servie. L’accord de 2009 était négocié, en faveur du promoteur. Le Sénégal avait opté de ne pas charger le compte d’exploitation sous forme de redevances.


Pis, lors du montage financier initial de l’autoroute à Péage (Pikine-Diamniadio, 20 km rien que pour faire les routes), il avait été retenu que l’Etat du Sénégal ne déboursât aucun rond. Toutes les charges incombaient à Eiffage, qui devait « concevoir, financer, construire et exploiter ». Malheureusement, Gerald Sénac, qui n’a dépensé que 61 milliards de F Cfa, a obligé le gouvernement sénégalais à emprunter 50 milliards auprès de l’Afd et de la BAD et à libérer des caisses du Trésor public 37 milliards de F Cfa. Le tout revient à près de 148 milliards de F Cfa alors qu’il suffisait de moins de 50 milliards de F Cfa. En plus de cela, le gargantua Français profite, à titre exclusif, des retombées de l’exploitation, comme d’une avance sur paradis.

 

Commentaires
2 commentaires
Auteur : Posté le : 10/09/2022 à 00h45

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Auteur : Posté le : 09/09/2022 à 15h23

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